Ce jardin du temps a le mérite de nous faire réfléchir, plus que sur notre horlogerie, pièce maîtresse de notre industrie locale, sur le temps. Non pas tellement le temps qui passe et dont la consistance vraie nous échappe, mais le temps déjà vécu. Par l'univers tout entier, par la terre et bien entendu par ce qui la colonisa au cours des âges: plantes, animaux et bien entendu l'homme, celui-là même dont la trajectoire, en comparaison des durées incommensurables attribuées aux premiers êtres vivants, est bien courte. Et pourtant, quelle emprise de celui-ci sur l'ensemble de cette planète!
Cette promenade dans le Jardin du temps fait réfléchir. Et pas rien qu'un peu. On tente, mais en vain, de le remonter, ce temps. De l'appréhender. On n'y arrive pas, puisqu'on mesure tout, étant un homme, ou une femme, à l'aune de notre propre existence. On sait ainsi ce que peut être un siècle. Mais deux, c'est déjà plus difficile, et trois, c'est impossible. Raison pour laquelle d'ailleurs l'histoire reste insensible et imperméable à la plupart des gens. Ils vivent le présent, ils n'ont pas besoin d'aller sonder un passé qu'ils ne comprennent plus, étant même amenés à croire, pour l'essentiel, que l'on a toujours vécu ainsi que nous en offre la démonstration de ces foules obnubilées désormais par un seul objet: leur smartphone! Atterrant et hilarant! Réflexions au bout desquelles il ne reste plus qu'une seule question: combien de temps tout cela va-t-il tenir ?
Et là, pas de réponse dans le Jardin du temps!
↓ (PDF) Le jardin du temps