La laiterie, l'un des centre du village, si ce n'est même le centre. Avec le coulage matin et soir.
Tous les paysans couleurs y défilent. D'aucuns repartent direct après l'opération, d'autres posent leur boille sur le dallage de la laiterie et s'accoudent à la grosse chaudière pour regarder défiler le monde et pour batoiller avec les voisins. De quoi ? De tout, du village, des champs, du prix de la farine, des alpages.
Viennent aussi les acheteurs de lait au bidon. De grosses familles, cela existe encore, bien que cela devienne de plus en plus rare, en achètemt encore des trois ou quatre litres. Il y a déjà mélange de bidons, des anciens en alu - le fer-blanc a disparu - et des nouveau en plastique.
Les gamins et gamines qui sont chargés parfois de cette corvée, laissent leur bidon plein au pied du mur extérieur de la laiterie et batoillent à leur tour entre eux. Il y a donc de l'animation, en cette laiterie. C'est celle de la fin de la journée où l'on peut se laisser aller. Sauf le laitier qui note, qui pèse, qui descend chercher une lichette de fromage, qui s'en va au frigo chercher de la crème dont il remplira un petit bidon.
C'est là une partie de la vie de ce village. Aujourd'hui, tout simplement, laiterie fermée depuis la fin de 1016, elle n'existe plus.
↓ (PDF) 83. Quand les paysans coulent...