Décombrer, cela veut dire couper des arbres, en bordure de forêt de préférence, afin de redonner de l'espace et de la vigueur au pâturage. On le sait, l'ombre ne lui vaut rien.
La forêt progressait au détriment des pâtures, tout au moins ces dernières années. Car la donne a changé, et la forêt désormais est mise à mal, sapins rouges soit épicéas en particulier, d'une part par le bostryche, d'autre part par les sécheresses récurentes.
Après avoir décombré, il convenait de brûler. En effet, un bon amodiateur n'aurait tôléré de voir des tas partout, et tout particulièrement sur la pâture elle-même. Alors voilà, du papier, une bonne allumette et c'est parti. Il est évident que quand tu abats un arbres, que tu l'ébranches, que tu tailles des billes de 1 m dans le tronc, que tu entasses celles-ci dans un coin, c'est une autre aventure. Car tes branches, toutes éparpillées dans l'herbe, que vas-tu en faire maintenant ? Seule solution, les brûler.
Et les voilà, ces grands feux, que redoute tant la magistrature, à quand l'interdiction formelle, et qui pourtant sont nécessaires. La dai fait beaucoup de fumée. Une fumée si épaisse que le soleil peut se cacher derrière. Et c'est quand même beau, cette grosse fumée qui court à l'assaut des nuages. Pas si haut, pas si haut, on pourrait voir ton feu depuis le fond de la Vallée, et Dieu sait ce qu'il pourrait en résulter.
↓ (PDF) 95. Des décombrages et des feux