Ce serait l'avant-dernier propriétaire, M. Arnold Lyon, qui aurait eu la bonne idée de le faire classer. Par cela même il devient intouchable.
Il ne reste plus donc qu'à le regarder. Il le mérite. Voyez ce tronc, énorme. Voyez cette écorce, dure comme de la pierre. Remarquez cette vie si lente qu'elle semble ne pas exister.
Il est là, depuis nombre de décennies, depuis sans doute plus d'un siècle. Comme d'autres il résiste à tout, et même aux pires sécheresses, et les anciens pourraient vous parler de ces saisons d'alpage où l'eau ne tombe plus pendant six semaines voire deux mois, et où vous êtes persuadés que le peu d'herbe qui reste ne vous permettra pas de nourrir votre bétail au-delà du 15 août.
Mais c'est un fait que dès que la pluie revient, en quelques jours seulement, cette herbe qui n'existait quasiment plus, elle revient à la vitesse d'un cheval au galop, et que votre bétail trouvera désormais avec elle largement de quoi finir la saison. Tout juste même si l'on ne fera pas de la vieille herbe!
Des choses comme ça. Tandis que l'arbre, à l'arrière du chalet, immuable, semble veiller sur ce petit monde qui, d'année en année, prolonge une existence sereine et authentique.
↓ (PDF) 4. Il y a toujours un bel arbre près du chalet - Le Chalet des Esserts