Chaque chalet possédait sa cave, avec des échelles sur lesquelles on pouvait placer les tablars à fromage, planches longues (4 m. environ) et large (soixante centimètres). Il fallait de jolis plots en scierie pour débiter de tels monuments. Il en existe encore heureusement quelques-uns, dont certains de 1866. Ne cherchez pas, de tels vous n'en trouverez plus dans tout le territoire de la Vallée. C'étaient les ultimes, conservés intacts presque par miracle. Ils meublent désormais une cave à fromage de l'un de nos chalets.
Sur de tels tablars supportés par telles échelles, on plaçait naturellement les fromages. Qui me mûrissaient là, pendant la saison d'été. La cave ne devait pas être chaude. Bien que placée souvent dans l'angle est, le soleil la frappait de plein fouet. L'épaisseur des murs et la fraîcheur de la nuit compensaient quelque peu cette situation.
Une bonne cave pouvait contenir une centaine de pièces. Celles-ci seraient achetées en fin de saison par un marchand qui, dans tous les cas, tentait de ravauder sur chaque pesée. Des grigous qui se sont ainsi enrichis avec les bons poids! On les a vus. On sait donc de quoi l'on parle! Mais retrouvons néanmoins cette belle et bonne ambiance qu'il peut y avoir dans une cave à fromage bien pleine.
↓ (PDF) 71. Echelles et tablars